Lors de la négociation de 1976, les manœuvres se sont vu offrir une augmentation salariale inférieure aux métiers de la construction. En contrepartie, les manœuvres ont obtenu le travail exclusif dans le domaine des pipelines. C’était le début de l’exclusivité du manœuvre pipeline.
Malheureusement, l’exclusivité des occupations n’est pas toujours respectée. Dans le dossier de l’oléoduc Enbridge-SIMDEV, les manœuvres de pipeline ont dû faire appel au Tribunal administratif du travail (TAT) pour défendre leur droit de poser l’époxy qui étanchéise et protège le pipeline.
Devant le tribunal, les peintres FTQ, INTER et du SQC prétendaient que seul leur métier pouvait appliquer le produit. L’argument était le suivant : selon eux, l’application de l’époxy protège et d’embellit le pipeline, ce qui correspond à la description du travail exclusif des peintres tel que prévu par le règlement.
Pour la CSN-Construction, c’était contraire au respect de la convention collective du Génie civil et voirie et de la Loi R-20. Nous avons donc appuyé la demande du local 62, initiée par Me Jean-Luc Deveaux, aujourd’hui vice-président de la CSN-Construction ce qui a permis à la CSN-Construction d’intervenir dans le dossier, mais aussi de réclamer ce que le local 62 et l’AMI n’avaient pas osé réclamer : l’exclusivité du travail aux manœuvres de pipeline, tel que le prévoit la convention collective du secteur Génie civil et voirie.
Le tribunal a donné raison à la CSN-Construction à savoir qu’il n’y a pas d’embellissement sur un pipeline enterré. Le tribunal a cependant décliné sa compétence sur l’évaluation de l’exclusivité du travail d’une occupation qui relève de la convention collective.
La CSN-Construction est heureuse de cette décision qui confirme ainsi les droits des manœuvres pipeline à appliquer un revêtement protecteur.